Séminaire : Penser l’Islam depuis la France, le Maroc et le Sénégal : Séance 5
octobre 3, 2024 @ 10h30 - 12h30
Date et heure : Cette séance se tiendra le jeudi 3 octobre 2024, 10h30 – 12h30 (heure marocaine)
Lieu : En présentiel et/ou distanciel à IFAN, au CJB et à l’ INALCO
Réflexions sur la situation des daara traditionnels en milieu rural sénégalais : entre progrès et déclin
Par Pr. Djim Dramé, directeur de recherche assimilé
Résumé
Les daaras traditionnels (écoles islamiques), en milieu rural sénégalais suscitent deux types de réactions. D’une part, il y a ceux qui, pour des raisons religieuses, restent convaincus que tout est positif dans les daaras traditionnels. C’eux-là, souvent réticents à ce que leurs enfants fréquentent l’école publique qu’ils considèrent comme une école française occidentale, continuent à les confier aux maîtres des écoles coraniques traditionnelles. D’autre part, il y a ceux qui, pour des raisons culturelles et sociales, ont quelques soucis par rapport aux pratiques de certains daaras traditionnels. Ils sont sceptiques sur la possibilité de réussite sociale, scientifique et intellectuelle des enfants ayant suivi leur formation au daara. Cette communication se penche sur l’historique et l’évolution de ces centres musulmans et pose la question de l’effet de cette diversité d’options, suscitée par politique coloniale et par l’installation d’autres types d’enseignement au Sénégal sur les écoles coraniques en milieu rural.
Le wolof comme langue du tafsīr : exemple de Mawrid al-ẓam’ān de Mohammed Dem (m.1967)
Par Dr. Seydi Diamil Niane, chargé de recherche titulaire
Résumé
L’Afrique subsaharienne a connu une longue tradition d’érudition islamique qui se manifestait, notamment, à travers les commentaires oraux de textes produits dans le monde arabe. Avec le temps, des savants de la région se sont mis à versifier ces textes ou à en produire des commentaires écrits. D’autres se sont encore mis à ré¬diger leurs propres traités. Ce passage de l’oralité à l’écriture n’a épargné aucune discipline pas plus que les langues locales. C’est ainsi que toute une littérature ajamī a commencé à être produite par des Subsahariens.
Notre communication analysera une de ces productions, à savoir Mawrid al-ẓam’ān, un commentaire du Coran en wolof, rédigé par le Sénégalais Muḥammad Dem († 1967). Il s’agira de démontrer qu’au-delà d’une simple traduction du Coran en wolof, Mawrid al-ẓam’ān est un tafsīr dans le sens plénier du terme.