Séminaire l’anthropologie dans le Maroc contemporain : Badiha Nahhass : One foot here, t...

One foot here, the other there. Les Rifains des Pays-Bas : une grammaire des langues et des appartenances

Intervenant : Badiha Nahhass est sociologue, professeure à l’Institut Universitaire des Études Africaines, Euro-méditerranéennes et Ibéro-américaines de l’Université Mohammed V de Rabat. Ses recherches se concentrent sur la construction de l’appartenance nationale, la mémoire collective, les dynamiques sociales et les modes de gouvernement au Maroc, avec une attention particulière portée à la région du Rif. Elle a exploré des thèmes tels que la mémoire de la violence coloniale et postcoloniale, les narratifs de la marginalité du Rif et le processus de réconciliation, ainsi que les mouvements sociaux dans cette région.

Date et heure : lundi 12 mai de 17h à 19h

Lieu : NIMAR 3, Avenue Mohamed El Fassi, Rabat.

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Résumé : Dans le cadre d’un séjour de recherche à the African Studies Centre of Leiden University (ASCL) en collaboration avec l’Institut Néerlandais au Maroc (NIMAR), j’ai effectué une étude de terrain auprès de la communauté rifaine établie aux Pays-Bas. Cette communication présente les premières observations issues de ce travail de terrain. Les trajectoires, la (s) mémoire (s) et l’histoire sociale de cette communauté font apparaître des questionnements intéressants. Ce premier terrain fait ainsi émerger un certain nombre de problématiques, bien que classiques, mais renouvelées par l’angle des grilles de lecture adoptées. Il s’agit notamment de la place de de la langue ou des langues comme marqueur de différenciation identitaire- identité culturelle versus identité politique- mais également comme vecteur d’émancipation individuelle et collective. Il s’agit d’interroger les rapports entre le rifain, l’arabe (fosha et darija) et le néerlandais non seulement dans leur usage fonctionnel, mais aussi sous l’angle des possibilités et des formes de positionnement social, générationnel et politique qu’ils offrent à la diaspora. Les questions d’appartenance et de citoyenneté sous-jacentes à la (ou aux) langue (s), se présentent ainsi comme des territoires ou des catégories mouvantes où la définition de soi, d’appartenance à la nation (laquelle des deux ?) et de Home sont en perpétuel va et vient entre les deux cultures, les deux systèmes de valeurs et les deux espaces géographiques.

Coordination scientifique : Fadma Aït Mous, Léon Buskens, Aziz Hlaoua, Manoël Pénicaud