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« Les usages du passé en Algérie »
Descriptif : Interroger les usages du passé en Algérie. Le hirak comme catalyseur de la mémoire collective ?
Cette communication s’appuie sur une enquête ethnographique réalisée à Alger et Oran et en particulier sur un terrain de recherche mené aux premiers temps du hirak, entre février et avril 2019. Dans la perspective de comprendre comment les mémoires du passé articulent les représentations mutuelles dans l’Algérie contemporaine, ma thèse s’intéresse aux récits historiques en concurrence et propose d’analyser les usages qui en sont faits par les acteurs sociaux. Il s’agira ici d’analyser la manière dont la mémoire collective a fait irruption dans les interactions sociales les premières semaines du hirak. Alors que l’annonce de la candidature à un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika a largement été rejetée par l’opinion publique algérienne, les premiers appels à manifester diffusés sur les réseaux sociaux ont suscité des inquiétudes au sein de la société civile. La perspective de manifester collectivement dans l’espace public « contre le cinquième mandat » a fait émerger les souvenirs de mobilisations passées et de la répression ordonnée par le régime (particulièrement octobre 1988). Les jours précédant le 22 février, les débats autour des élections à venir cristallisaient les échanges formels et informels dans la sphère publique et plus encore dans la sphère privée : fallait- il ou non sortir manifester ? Quel mode d’action privilégier ? À quels coûts s’exposaient les manifestants qui rejoindraient le mouvement citoyen ? Cette contribution reviendra sur la manière dont le passé a été mobilisé par les acteurs sociaux pour prendre position individuellement dans le mouvement social.
« La faculté des lettres d’Alger : étude urbaine et sociale d’une université en situation coloniale (1880-1930) »
Descriptif :  À partir d’une enquête in situ dans le quartier de la « Fac centrale » d’Alger menée à l’été 2019, et en s’inspirant des travaux sur les villes universitaires, cette communication s’intéresse à l’histoire de la Faculté des Lettres d’Alger dans sa dimension sociale et urbaine. Créée en 1880 par les autorités françaises, et transformée en Faculté en 1909, l’École des Lettres d’Alger a fait l’objet de travaux stimulants (Deprest, 2009 ; Messaoudi, 2015). Ces études l’envisagent toutefois d’un point de vue disciplinaire, et son déploiement local reste largement à explorer. Quelle place cette institution occupe-t-elle dans la ville au tournant du XXe siècle ? Comment ses professeurs et ses étudiants habitent-ils et modèlent-ils l’espace urbain ?  Dans quelle mesure la création de l’Université d’Alger a-t-elle bouleversé la structure urbaine, mais aussi sociale, de la capitale algérienne ? Le prisme universitaire présente en effet un terrain fécond pour aborder l’histoire sociale de la population européenne d’Alger à laquelle l’Université s’adresse presqu’exclusivement par rapport aux colonisés (Pervillé, 1984). En tant que critère socialement et économiquement discriminant, l’accès à l’enseignement supérieur permet de mettre en évidence la différence entre une bourgeoisie d’empire lettrée, proche des autorités coloniales, et le reste des Européens, moins scolarisés en moyenne que les Français de métropole (Kateb, 2004). Il s’agira ici de rendre compte de ces clivages tels qu’ils se manifestent dans l’espace, et de souligner la façon dont l’Université d’Alger constituait le cœur de la ville, entendu ici comme centre urbain, mais aussi comme lieu de résidence des élites intellectuelles, économiques et politiques coloniales.
Discutant : Yazid Ben Hounet, Anthropologue chargé de recherche au CNRS.
Le séminaire se déroulera en ligne sur zoom, veuillez vous inscrire via ce lien :
Après votre inscription, vous recevrez un e-mail de confirmation contenant les instructions pour rejoindre le séminaire.
Au plaisir de vous y retrouver !

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