Chargement Évènements

Organisé par Cédric Baylocq, anthropologue (CYU Paris-Cergy Université, Institut Catholique de Paris) et Aziz Hlaoua, anthropologue (Université Mohammed V-Rabat)

ARGUMENTAIRE

Comme les autres pays de la région, le Maroc a été affecté par des révoltes, au tournant des années 2010-2011 (Vairelle, Baylocq et Granci etc., 2012). Le pays a répondu de différentes manières sur les plans sociaux, économiques et politiques, qui ont été largement étudiés (Dupret et Ferrié, etc.). Mais la politique religieuse au Maroc de même que, plus profondément, les représentations et pratiques religieuses ont connu d’importantes transformations lors de cette dernière décennie. Nous avons choisi de prendre 2012 comme date de départ en référence à notre colloque, « Maroc : les enjeux du religieux dans une société en transition », qui s’est tenu du 14 au 16 juin 2012, à Fès, dans le cadre de la programmation scientifique du Festival des musiques sacrées du Monde, auquel la plupart des contributeurs de ce volume ont participé. Il était articulé en 4 parties qui scandent le présent volume : 1- Des institutions et politiques religieuses du Royaume 2- L’islam (et la) politique au Maroc 3- Religiosités marocaines au quotidien 4-L’islam marocain et les courants d’idées globalisés Les participants à ce colloque, pour beaucoup alors doctorants ou postdoctorants qui ont ensuite poursuivi leur cheminement, leurs travaux de terrain sur les dynamiques religieuses, politiques et sociales au Maroc. Ils proposeront à travers ce colloque une discussion/actualisation sur la décennie écoulée. Quoique les affaires religieuses marocaines soient gouvernées par le principe d’un Roi Commandeur des croyants (amir al-mu’minin) et officiellement régies par l’école malékite qui offre une certaine continuité et stabilité au Royaume sur le plan religieux, le pays est, comme ses voisins du Maghreb, traversé par différents courants islamiques. La morphologie du paysage religieux marocain n’est pas immuable et se modifie, de manière plus ou moins profonde, à la faveur de phénomènes transnationaux tels que la mondialisation et la sécularisation, ou locaux et régionaux, comme les bouleversements civiques et politiques à la suite du désormais célèbre « Printemps arabe » de 2011. Ces événements, bien qu’ils n’aient touché le Maroc que de manière périphérique, ont favorisé la montée en puissance de plusieurs acteurs et courants, politiques ou religieux (voire les deux), qui reposent notamment la question des liens entre le politique et le religieux. Du côté non institutionnel, d’autres acteurs composent le paysage religieux, en prenant en charge de nombreux aspects de la vie sociale et religieuse marocaine au quotidien. Au-delà, une religiosité enchâssée dans les pratiques quotidiennes infuse toute une partie de la société marocaine, en dehors des partis politico-religieux ou des courants religieux (soufisme, wahhabisme…) stricto sensu. Enfin, on observe le développement de nouvelles lectures de la Tradition islamique, qu’elles soient le fait de théologiens contemporains ou d’individus issus d’autres disciplines, avec une volonté assumée de mettre celle-ci au diapason de la modernité politique (pluralisme, liberté de conscience, statut des femmes, etc.). Ces nouvelles approches n’allant pas elles-mêmes sans susciter de réactions, au sein de la société marocaine comme au-delà. C’est de l’ensemble de ces dimensions que traitera le présent séminaire, à dix ans d’intervalle, pour donner au futur lecteur des Actes un panorama des dynamiques sur la décennie choisie. Aussi s’intéressera-t-on dans un premier temps, directement ou en creux, à diverses manifestations du religieux (surtout autour de la dualité norme/déviance) dans des espaces non institutionnels dans lesquels la référence à l’islam peut se dire (Chapitre I). Ce chapitre laisse volontairement place à un autre, consacré cette fois à l’expression officielle de l’islam au Maroc, où il est encadré et codifié depuis déjà plusieurs siècles (Chapitre 2). Le chapitre suivant s’intéresse au jeu de positionnement voire d’accaparement de l’espace politique de mouvements islamiques, ou qui s’origine en un tel mouvement (Chapitre 3). Le dernier chapitre, à caractère prospectif, s’intéresse principalement aux nouvelles approches de l’islam –de plus en plus audibles– qu’elles soient le fait d’individus liés au Maroc ou de mouvements (dans le sens d’harakat) qui tentent de s’inscrire dans la modernité par divers moyens

Programme

Partager cet évènement !